jeudi 5 avril 2012

Danser la vie ou, la Vie qui nous danse ...

En soi et en terme de distance
la danse ne mène nulle part.

Dans sa manifestation la plus spontanée, la danse est expression de vie
sans autre raison d'être que cette expression dans le moment présent. La danse est alors force de vie en mouvement ; sans but, destination ou objectif. Juste mouvement pour le plaisir du mouvement. Pur élan vital.

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Sens par toi-même combien il serait affligeant de danser uniquement afin d'arriver au bout d'une danse.

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En Inde la danse est une métaphore souvent utilisée pour représenter la vie ou la manière dont elle peut être vécue. Lîlâ est le nom avec lequel on désigne alors la danse de la Vie (ou le jeu/sport divin).

Dans cette perspective non duelle, la Vie-Une connaît (naît avec) la musique et mène le bal ; Elle constitue, imprègne, englobe, anime et met en mouvement tous les danseurs : des cellules de nos corps à la terre tournant autour du soleil ; des feuilles des arbres emportées par le vent aux myriades de galaxies fonçant à toute vitesse dans l'espace ; de l'infiniment petite particule à l'infiniment grande onde ...
( Depuis mon enfance la notion d'infini est simplement inconcevable pour mon intelligence mentale si limitée. De quoi "perdre" la tête et gagner en étonnement/émerveillement ! )

Cette vie qui foisonne, palpite et vibre en tout et partout n'aurait pas d'autre but que de foisonner, palpiter et vibrer en tout et partout. Sans limite ni fin : les pas, le chemin et le but font un ; sont un.

En-deçà, au cœur et au-delà de toutes considérations et limitations dualistes, la Vie nous convierait, danseurs - ou dansés - humains, à nous abandonner à Elle, en Elle, à nous confier à Elle et en Elle ... Hors des notions de la pensée, de l'espace limité et du temps chronologique. Toujours et encore et partout ici et maintenant.

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À 600 ans de différence Rumi puis T.S. Elliot se font poètes de cette intemporelle présence, poètes de l'univers  :

" Danse !
Lorsque tu es brisé et sans défense, danse.
Si tu as arraché tes bandages, danse.
Au beau milieu du combat, danse.
Danse dans ton sang.
Danse quand tu es parfaitement libre. "

           " Là ou passé et avenir sont rassemblés.
           Ni mouvement depuis, ni mouvement vers,
           Ni ascension, ni déclin.
           Sans le point, le point immobile,
           Il n'y aurait pas de danse,
           Et il n'y a que la danse.
"


Et en point d'orgue, ce magnifique - oh combien ! - duo :